Dans un entretien donné à Sandrine Treiner en 2012 dans le cadre du Marathon des mots, Patrick Modiano évoque Rodanski et son lien avec Megève. La journée consacrée par France Culture au vainqueur du Nobel de littérature 2014 a permis à une auditrice attentive de retrouver cet extrait : qu'elle soit ici remerciée.
jeudi 30 octobre 2014
Gilbert Vaudey parle de Rodanski
En 2013, Gilbert Vaudey publiait Le nom de Lyon chez Christian Bourgois, l'éditeur des Œuvres alors (in)complètes de Rodanski. Comme Stan enfant de Lyon, Gilbert Vaudey a exploré la capitale des Gaules avec les livres d'André Breton dans ses poches. Il évoque l'auteur du Cours de la liberté dans son ouvrage.
Pour écouter Gilbert Vaudey parler de Lyon, suivez ce lien vers l'émission Du jour au lendemain. A la fin de l'entretien, Alain Veinstein l'interroge sur Rodanski. L'extrait est repris dans cette vidéo.
vendredi 23 mai 2014
samedi 22 mars 2014
On parle de Rodanski (9)
Jean-Pierre Duprey, Stanislas Rodanski, Claude Tarnaud, par
Guy Darol
L’Anthologie de l’Humour noir d’André Breton, dans
son édition définitive du 16 mai 1966, se referme sur un portrait de
Jean-Pierre Duprey, celui qui « habite une maison sise au cœur d’une forêt
pleine de loups ». Il est, à la fin de ce livre, « le prince du
royaume des Doubles » dont le domaine « vaut la peine qu’on s’y
aventure ». Une invitation que l’on devine périlleuse au risque des
morsures. Elles répandent comme un poison de quête, à condition d’être hanté
par le goût des questions. André Breton évoque à son sujet une « époque
spirituelle », un temps où l’aventure gravissait en marge des mirages,
là-dedans en quelque sorte, entre réel et imaginaire, poésie et fantastique.
Mélancolie d’une période où la littérature servait d’appui pour se bâtir une
vie, loin de l’impérieuse réalité. Il y avait encore la promesse d’une autre
voie, alternative aux dogmes de la matière, à cette croyance superstitieuse que
le réel s’achète. La poésie misait sur Le Mont Analogue, La Forêt
Sacrilège, La Victoire à l’ombre des ailes ou Le Joueur
Blancvêtu. C’étaient des cartes à jouer pourvu que l’on veuille s’en sortir
par des mots étincelants, voire énigmatiques, plutôt que des doctrines en
forme de barbelés. Lire la suite ici.
dimanche 16 mars 2014
dimanche 9 mars 2014
Chronique de Pour Chorus Seul, de Patrice Beray (Les Hauts Fonds)
Les Editions Les Hauts-Fonds ont publié en novembre
dernier un « essai poétique » de Patrice Beray, Pour Chorus Seul. A Jean-Pierre Duprey et Claude Tarnaud. Joli
petit volume de 70 pages, l’ouvrage est donc consacré à deux maudits du surréalisme de l’après seconde
guerre mondiale, et Rodanski y apparaît à de nombreuses reprises.
Au début du volume, P. Beray pose
une solide analyse du contexte culturel de ces années « d’après-guerre
synonyme de guerre faite à la poésie » (p. 40). Ecrasé d’un côté par la
«« renaturalisation » du geste poétique» (p. 18), d’un autre par le retour au
récit et enfin par l’emprise existentialiste, la « geste
individuelle » de la poésie de Duprey – héritière du surréalisme déjà en
cours de mythification et en même temps marginalisé – est tout à fait inaudible, ou quasi.
Car, selon l’heureuse formule de Dominique Rabaté citée par P. Beray, ces
auteurs « cherchent à sortir par le dedans » (p. 17). Établissant ainsi cette
« communication par voie d’étincelles entre les êtres » chère à
André Breton, leur écriture exigeante est bien trop incandescente – et par-là dangereuse – dans cette
époque des structures et de culture de masse. Indépendants du groupe mais avec
la boussole surréaliste en poche, ces jeunes poètes sont contraints à la clandestinité
et la solitude (Connais-toi ta solitude
est le titre d’un poème de Rodanski) : deux options qui constituent la
seule voie pour (tenter de) sauver « le secret de [sa] vie
intérieure » (p. 22). Et l’auteur de souligner avec justesse, chez Duprey
mais aussi chez Rodanski « l’oppressante teneur existentielle » (p.
31) d’une poésie libérée de la « définition originelle de l’image
surréaliste » (id.). L’introduction et la première partie consacrée à
Duprey sont ainsi éclairantes à plus d’un titre et mobilisent un faisceau de
références (Annie Lebrun ou Paul Ricœur pour n’en citer que deux) tout à fait pertinent.
Par son titre même, l’ouvrage de P. Beray se place sous les auspices
jazzistiques et, si pour Tarnaud, admirateur de Thelonious Monk, la référence
est évidente, elle l’est à première vue moins concernant Duprey. Mais l’auteur
montre bien comment la pensée du Duprey ne « vibre qu’à son
phrasé sur toute l’étendue du poème » (p. 28), mue qu’elle est par un
« désir d’inventer inaliénable » (id.).
La seconde partie consacrée à
Tarnaud constitue la première étude thématique du cycle romanesque de ce dernier et
dont la figure de Rodanski constitue un personnage principal dès The whiteclad Gambler, sous le nom de
Pierre Lecomte – accompagnée de son épouse Anne, derrière laquelle se cache
Béatrice de la Sablière, un temps l’amante de Stan. P. Beray montre habilement
comment cette partie de l’œuvre de Tarnaud ne vise « autre chose que de se
donner les moyens (jusqu’au plus irréalisables) de l’invention de sa propre
vie », invention qui ne peut être que « collective » (p. 48).
L’auteur décrypte ce qui se joue sur le plan littéraire tout en mettant en
perspective ces textes et leur histoire dans la biographie de leur auteur –
dans les biographies de leurs auteurs même, puisque Tarnaud conçoit son œuvre
en y insérant notamment des lettres (de Rodanski, mais aussi de Gherasim Luca).
Seul regret concernant cette partie du livre, les archives privées auxquels P.
Beray a eu accès – il évoque notamment la correspondance Luca-Tarnaud (dont on
peut penser qu’il s’agit de celle récemment vendue, voir ici) et sur lesquelles
il ne dit mot. Mais c’est ici notre hémisphère historien qui parle. Car le littéraire
sort lui convaincu de cette seconde partie.
L’auteur termine brillamment
lorsqu’il écrit qu’avec la geste épique de leur poésie, Duprey, Tarnaud ou
encore Rodanski « opposent radicalement à la société qui divise et opprime
la liberté d’une existence aventureuse – et à la solitude contrainte, la
promesse d’une coexistence » (p. 63).
Dernière qualité de l’ouvrage,
ses illustrations qui, bien qu’en noir et blanc, donnent à voir des œuvres
rares : des objets conçus par Tarnaud et des sculptures de Duprey. La
publication de photos de ces dernières laissent deviner que l’imbroglio
juridique autour de l’œuvre plastique de l’auteur de Réincrudation est enfin résolu (car les lecteurs attentifs du blog
de P. Beray auront pu y suivre en partie l’histoire). Si cette intuition est juste,
la découverte de cette partie de l’œuvre de Duprey n’est donc plus qu’une
question de temps (et plus de droit), et de cela, on ne peut que se réjouir.
Pour mémoire, en même temps qu'elles publiaient Pour Chorus Seul, les Éditions Les Hauts Fonds rééditaient l'introuvable Aventure de la Marie-Jeanne de Tarnaud.
Thomas Guillemin
mercredi 5 mars 2014
On parle de Rodanski (8)
Au verso ardent de la langue : pour une poétique de
Stanislas Rodanski, par Jean-Nicolas Clamange
Je poursuis ici le compte-rendu, entamé lors de ma
précédente chronique sur Substance 13 (Des cendres, 2013), des publications
inédites de Stanislas Rodanski procurées par François-René Simon […]. La plupart
des commentaires de Je suis parfois cet homme que j’ai parcourus lisent ce
recueil au miroir de la vie tourmentée qui fut celle de Rodanski, y compris
dans sa relation au surréalisme dont il est le dernier soleil noir. Pour ma
part, je voudrais surtout réfléchir à la façon dont son écriture travaille la
langue et sur l’impact critique qui peut en résulter pour notre rapport aux
clichés du discours dominant... lire la suite ici.
Précieuse analyse d'un fidèle lecteur de l’œuvre rodanskienne qui ouvre de nouvelles perspectives sur la poésie de Stan. L’œil avisé de Jean-Nicolas Clamange cite pour conclure sa chronique ces magnifiques lignes d'un poème de Je suis parfois cet homme :
J’ai été seul
Je cherchais mon nom sur les murs
Je demandais mon âge aux passants
Je lisais des signes de ma venue au monde
Sur les trottoirs perpétuels de la ville
Mais la foudre féconde le regard des vitres dans le sable
Un grand poème brûle ma main de gloire
Faire acte de présence
Écrire acte de naissance
Miroir fertile où germera mon image
Ma ligne de vie ma ligne d’horizon
Se coupent en moi à l’infini.
samedi 22 février 2014
Centième Post - Redécouverte de Stanislas Rodanski (Surpris par la nuit - 1999)
Comme promis, voici le cadeau du blog Rodanski pour son centième post. Près d'une heure et demi de radio sur Stan, avec trois grands témoins, Julien Gracq, Alain Jouffroy et Jean-Dominique Rey, accompagnés d'un des éditeurs de Rodanski, Jean-Michel Goutier. L'émission a été diffusée à l'occasion de la parutions du volume intitulé Écrits aux Editions Bourgois en 1999.
"Redécouverte de Stanislas Rodanski", Surpris par la nuit
22 novembre 1999
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