lundi 19 octobre 2015

Bertrand Lacarelle, La taverne des ratés de l'aventure


Les Éditions Pierre-Guillaume de Roux publient le troisième essai de Bertrand Lacarelle, La taverne des ratés de l'aventure, où Rodanski occupe une place de choix. Contrairement à ses deux premiers livres (Jacques Vaché et Arthur Cravan, précipité), B. Lacarelle ne s'intéresse pas seulement à la trajectoire d'un maudit de la littérature du XXe siècle, mais à une idée - pas seulement littéraire d'ailleurs - celle d'aventure. Rodanski était tout à fait indiqué pour faire surgir ce thème dans notre époque, celle des "vivants-morts" selon B. Lacarelle. Ouvrage nettement plus personnel que les deux précédents, où fiction, autobiographie et essai littéraire se mêlent habilement, La taverne des ratés de l'aventure propose notamment une mise en perspective de la figure de Rodanski dans l'histoire du XXe siècle (sur un mode différent de Pour chorus seul de Patrice Beray). Signalons que quelques photographies y sont reproduites, dont une portrait inédit de Béatrice de la Sablière, qui fut un temps la compagne de Stan.

Présentation de l'éditeur : Pendant près d'un mois le narrateur écrit dans un bistrot découvert par hasard, La Taverne des ratés de l'aventure, rue Gît-le-cœur à Paris. Le lieu a été créé en hommage au poète Stanislas Rodanski par le patron, Bernard Schwartz, ancien parachutiste à la vie légendaire qui a été son ami. Il est fréquenté par Alexis Morenne et son « Club des ratés de l'aventure », spécialiste du poète, et par des habitués étranges (« Néon », Clara, le comte de Sans-Refus) qui accompagnent le narrateur dans sa quête. Ce dernier se plonge dans les bibliothèques sauvages de la taverne et, de lectures en lectures, se met à écrire son propre livre.

Cela commence par un essai sur Rodanski, obsédé par l'aventure et la recherche de la réalité à travers le néant moderne, mais qui a passé la moitié de sa vie dans un asile psychiatrique. Son destin suscite une réflexion sur les liens entre aventure et littérature, une critique de la société de l'image et des « vivants-morts », un appel au réveil encouragé par les chevaliers-poètes et les ratés magnifiques. Dans cette renaissance au sein de la taverne, le narrateur sera guidé par des victimes, des résistants ou des prophètes comme Jack Kerouac, Chrétien de Troyes, Etienne de la Boétie, Thoreau, Baudelaire, Henry Miller, Bernard Lamarche-Vadel, Fritz Zorn, Witold Gombrowicz, Dominique de Roux, Milo Manara, René Daumal, Herman Hesse ou encore George Romero et F.J. Ossang.