© BLJD |
Je n’ai plus d’ombre
Je l’ai vendue à la nuit qui prend toute chose
en échange de son secret
La nuit qui n’est rien
Obscurité
Absence de lumière
Néant
Il n’y a plus de corps plus de contours plus de choses plus de froid plus de chaleur
Mais les choses de l’esprit sont partout
Elles sont en moi et je les touche
Je suis la nuit je suis les choses
Chacune devenue infinie
Toutes occupant l'espace
...
© BLJD |
...
– Stan, mon cher, je sais que vous êtes Vaché.
– En doutiez-vous ?
– Comment le savoir, moi qui suis d’une eau dont se fondent les miroirs ?
– Voyez-vous bien ? Je parle rarement au passé. Désormais, c’est vous qui saurez d’un doigt passer au bas du plaisir. Vous le ferez parler.
– (Elle semble réciter.) Poupée de moi-même au cœur dépris, ma voix est à la source et ce qui me rend inaccessible est le foyer d’une flamme morte.
Ce disant, A*** revient à elle et retourne à son spectre qui la confond à l’Inconnue. Pendant cette scène, la coupe qui est en cristal de Venise tinte seule et fait entendre le chant du Poison.
A*** se reprend à réciter :
– Baiser de Médicis où tu vibres, objet autrefois perdu dans la fontaine de mes regrets…
Elle s’arrête, prise de court. La neige s’accumule lentement dans la coupe, on sent les sphinx imminents. Elle ajoute encore : « Héroïne du néant », essaye de ne pas sourire et feint de garder une merveille pour elle seule. On n’entend que les moteurs d’entraînement du film. Un sphinx vole dans la pièce.
...
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