Sont parues au mois de septembre deux rééditions d'ouvrages intimement liés à la figure de Rodanski.
Les Éditions Les Hauts-Fonds ont réédité L'Aventure de la Marie-Jeanne ou le journal indien de Claude Tarnaud, où plusieurs lettres de Stan sont insérées par Tarnaud dans le fil du récit. L'édition originale était introuvable, tout comme la réédition de L’Écart Absolu (2000) : saluons donc cette heureuse initiative !
Présentation de l'éditeur : Initié en 1948, alors que le poète a vingt-six ans, au moment de l'aventure de la première revue surréaliste de l'après-guerre NEON, « c'est l'espace-temps d'une traversée unique que désigne de part en part L'Aventure de la Marie-Jeanne ou le Journal indien de Claude Tarnaud » (Pour chorus seul, Patrice Beray). Cette œuvre-vie, qui forme le troisième volet de la tétralogie en prose de Claude Tarnaud (1922-1991), aurait dû paraître en 1965 aux éditions du Soleil Noir. Véritable projet de création collective dont la germination est capitale dans l’œuvre de son principal instigateur, y associant entre autres les poètes Stanislas Rodanski, Ghérasim Luca, L'Aventure de la Marie-Jeanne ou le Journal indien prit des allures de naufrage quand Claude Tarnaud décida de renoncer définitivement à sa publication. Jugeant ainsi qu'il n'y avait d'autre choix pour échapper à la mystification littéraire de son époque, il a laissé le lecteur de tous les temps, par tous les temps, découvrir à contretemps ce « récit multi-composé », « signe qu'un nouveau méta-romanesque (mythique-vécu) est à venir ».
La Rumeur libre offre quant à elle une version revue et augmentée d’Écritures de la psychose de Bernard Cadoux. Ouvrage de référence épuisé depuis longtemps, Écritures de la psychose évoque longuement la figure de Rodanski, que l'auteur, en compagnie de Jean-Paul Lebesson, a fréquenté régulièrement les dernières années de sa vie à l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu. Le film Horizon perdu fut l'aboutissement poétique des rencontres de ce trio.
Présentation de l'éditeur : Que peut la folie d’écrire contre le risque de
démantèlement psychotique ? Quel recours l’écriture offre-t-elle aux
malades qui la pratiquent spontanément ou au sein d’un atelier ?
Permet-elle à chacun de recoller les morceaux d’une identité perdue ou
au contraire de multiplier ses doubles jusqu’à se perdre ? Bernard
Cadoux explore les motifs qui font de la folie d’écrire un véritable
rempart contre la psychose, en prenant appui sur son expérience clinique
et la lecture assidue de ces écrivains de la folie que sont Rodanski,
Artaud et Pessoa.
Il précise le cadre nécessaire pour qu'un atelier soit
thérapeutique. L'invitation faite aux participants d'en (re)venir à
l'écriture à la plume met en évidence le jeu qui s’instaure entre
l’écriture matérielle et l’écriture prosaïque, entre le geste graphique
et la geste comme récit. Le détour par la fiction permet à chacun de se
rêver et de se dire à mots couverts. L’atelier, en appui sur
l’expression écrite et le groupe, construit un récit collectif à partir
duquel chacun pourray aller de sa propre histoire. Ou pour le dire
autrement chacun en viendra à tailler son propre costume dans l’étoffe
narrative groupale tissée au fil des séances.
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